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samedi 21 juillet 2007

Mars 2007 : Saloum, Diombos et Bandiala

Départ de Dakar le 21 mars à 12h30, arrivée à Sipo le 22 à 15h40, 101 nm (milles nautiques parcourus, à 3,8 kts (noeuds) de moyenne : c'est pas terrible, mais c'est tout à la voile (sauf la remontée du Bandiala).

Petite nav sans histoire donc, j'ai choisi de viser Sipo et le Bandiala (voir cartes ci-dessous), au pif, et bien m'en a pris : j'y connaîtrai de riches heures et je vérifierai ensuite que le Saloum et le Diombos sont plus larges, plus ventés, moins intimes que le Bandiala, où l'on peut rencontrer tout ce que le Sénégal peut offrir, et la liste est longue .....

Carte du Saloum :


La même vue, avec une carte satellite (on voit quelques unes de mes traces, enregistrées avec mon logiciel de navigation favori, ScanNav - oui je suis partisan, et non je ne me soignerai pas !) :



La carte satellite, téléchargeable gratuitement, lue avec ScanNav, c'est bougrement pratique pour visualiser un gros banc de sable, et je m'en servirai beaucoup au Sine Saloum et en Casamance. Je vous donne aussi les liens Google Maps qui vont bien : lien 1 (plan) et lien 2 (satellite).

En fait, sur mes cartes papiers, celles achetées avec Menkar (que j'ai numérisées avec mon petit scanner A4, par petit bout, et rassemblées avec Panavue ou ScanNav), il y avait des annotations sur Toubacouta, Sipo, et d'autres villages, suffisamment élogieuses pour me donner envie d'y aller.

Il y a un point de chute très chaleureux à Toubacouta, à l'hôtel KEUR SALOUM, également un rendez-vous de pêcheurs, qui accepte aimablement que les voiliers laissent leur annexe attachée à son ponton privé (il ne faudrait pas qu'on soit 50, c'est sûr !) :



Menkar, vu du Keur Saloum (Keur ça veut dire "maison"), à Toubacouta :


Au Saloum, les mouillages sont sûrs, et on peut même y caréner tranquillement :



Entre de multiples activités (pêche, baignade, palabre, cuisine, observation des étoiles - le ciel est très lumineux, pas de pollution lumineuse - lecture), je ferai du convoyage de pêcheuses d'huîtres !! Il faut dire qu'elles sont courageuses : une ou deux heures de pagaie le matin, 6 ou 7 heures dans l'eau à se faire taillader les avants-bras par les huîtres, coincées dans les palétuviers, et retour le soir avec la marée :



Incidemment, je serai invité à déjeuner ou dîner chez trois sœurs, Béatrice, Delphine et Michelle :


Sachez qu'au Sénégal (je ne généraliserai pas faute d'expérience à toute l'Afrique), vous serez TOUJOURS invité à partager les repas, si modestes soient-ils, sans limitation de durée, de fréquentation, et sans conditions. A nous de ne pas en abuser.

J'écrivais le 22 avril, dans un mail :
"Depuis un mois au Sine Saloum dans l'île de Sipo, village du même nom .... les communications sont difficiles, à deux heures du plus proche téléphone fixe (celui-ci est à Toubacouta, un patelin paumé, et il n'y a l'ADSL qu'a Kaolak, à une heure trente de route de Toubacouta.

Par contre il fait chaud la journée (jusqu'a 37°C), on se baigne facilement dans les bolons (26°C dans l'eau, un bolon = un bras de mangrove parcouru deux fois par jour par le flux et le reflux des marées), le mouillage du bateau est parfait, la pêche est bonne, je suis dans un village d'une trentaine de cases ou les gens sont très gentils et accueillants : toujours en train d'attendre des cadeaux du "toubab" (= le blanc de service), mais pas de vols, pas de méfiance réciproque. Le bounouk est très très bon (c'est du vin de palme, peu alcoolisé, un peu comme le verjus ou un bon cidre fruité - qui possède plein de vertus curatives : une vraie potion naturelle de jouvence), les carpes rouges et autres thiof (des poissons) sont succulents et combatifs, cuisinés avec un ou deux pieds de manioc (il faut insister pour en avoir, ils n'en plantent plus beaucoup, c'est tout le temps du riz sans cela - en Casamance ils cultivent beaucoup plus qu'ici, il y a presque abondance de fruits et de légumes). Il y a de cela deux semaines, un incendie a ravagé le village, c'était très impressionnant - des flammes de 30 mètres de haut - et heureusement sans victime, mais vingt cases ont été brûlées et tout ce que ces gens très simples avaient avec : donc les (rares) toubabs qui connaissent Sipo ont mis la main à la poche pour acheter du fil de fer pour refaire les cases, fait des aller - retours pour récupérer de la paille (toits et clôtures) - le stock avait brûlé aussi.

En fait je vais mettre tout cela progressivement sur le papier, en me forçant à le faire. Ici tout te pousse a sortir du bateau pour vadrouiller, aller discuter le bout de gras avec les gens en passant dans les cases, poser une nasse ou un filet, chasser le phaco, observer les oiseaux - c'est comme un parc ornithologique - découvrir sans arrêt des choses qui t'échappent au premier abord. Et j'en oublie tellement !

Ah si : pas de télé, pas de courant électrique, le soir ce ne sont que des feux de camps disséminés, on peut aller ou l'on veut dans le village et rentrer chez les gens, qu'on apprend progressivement à connaître : curieuse impression de se trouver dans le noir absolu, perdu dans le village, sous un ciel immense et lumineux, une lune complètement différente de celle que nous voyons en France (le croissant est horizontal, comme cela,en "U" - pointes en haut - et non pas "(" comme une parenthèse, avec les bruits de la nuit sénégalaise (oiseaux, hyènes, etc ...) et puis de se faire accueillir autour d'un feu ou d'un autre, tailler un bavette, donner un médicament ou des hameçons - ou rien c'est pas grave, recevoir un paquet d'huîtres séchées ou la récolte du jour de noix de cajou tout juste torréfiées, ou un demi litre de bounouk, qui se boit frais après la récolte du jour - de la veille plus précisément, car il faut une nuit de fermentation pour être a point [La récolte quel boulot ! : il faut grimper à vingt mètres au cocotier, en plein cagnard et rester la-haut à récupérer la sève du jour et disposer les nouveaux collecteurs fabriqués sur place avec les feuilles du cocotier].

Lorsque l'on veut voir quelqu'un en particulier, on le trouve rarement chez lui : mais chacun sait (comment font-ils?) chez qui se trouve untel ou untel. Je suppose que c'était un peu comme ça en été dans nos campagne avant la télévision ? En tout cas je suis maintenant souvent invité à partager le repas du soir, qui est pris assez tard : quelqu'un apporte une grande gamelle, pour trois ou quatre ou six personnes, et on mange tous ensembles dans le même plat, chacun piochant juste devant lui; quand tu es trop timide à te servir, quelqu'un te pioche un bon morceau et te le mets juste devant toi dans le plat, et il faut le manger, c'est une offrande.

Je m'aperçois à écrire que cela va être long en fait de décrire par le détail tout ce qu'il peut y avoir de différent avec notre vie d'européen, ....."
Après la récolte des huîtres, les ouvrir, puis les faire sécher, pas beaucoup d'autres moyens de récupérer de l'argent :



Les travaux quotidiens se font avec un petit passager sur le porte-bagage ;-) :



Pour la cuisine, il suffit d'aller à la cuisine, et de tourner le bouton du gaz :



Un bon moyen d'agrémenter les repas (tout le monde apprécie), un Thiof - petit mérou juvénile qui quitte les bolons ensuite pour aller s'engraisser en mer - et une carangue (délicieuse aussi en carpaccio) :



Ma première carpe rouge, au lancer, sur 30 centièmes (ça déménage, croyez-le !!!) :




De nuit, un Elops à la mouche, de la digue du Keur Saloum (photo prise par Jean), avec une mouche à truite de mer :



Un plaisir, la séance de cinéma, au programme, Blanche Neige et les Sept Nains. L'embarquement :


Un petit en-cas avant la séance :



Je ne partirai que le 6 mai du Saloum, en me faisant un peu violence. Avec le recul, j'estime que ça vaut le détour : la majorité des voileux - pas tous, mais j'ai vu peu de plaisanciers au Saloum - filent directement de Dakar sur la Casamance, et ils ont tort ! Certes, il n'y a pas l'équivalent de Ziguinchor, et Toubacouta est bien petit par comparaison, mais je m'y sentais bien, avec des allers retour fréquents entre les villages.

1 commentaire:

franklin a dit…

beaucoup de monde de type "féminin" sur ce bateau....bravo!! je vais faire une page spécial sur mon blog pour te faire un peu de Pub...bises