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samedi 9 juillet 2011

Terre de Feu, canaux de Patagonie .....

.... départ le 8 mars d'Ushuaïa, arrivée le 14 mai à Puerto Montt. Sur le globe terrestre ça fait :
ceci avec Google Earth  et  cela avec Google maps : désolé pour la pub, mais c'est pratique; vous connaissez le principe : vous cliquez juste sur le lien pour faire s'ouvrir la mappemonde - attendre 10 secondes pour que la trace s'affiche. Au total à peu près 1.300 miles nautiques, soit 2.400 kilomètres. Et on a fait court, pas d'étape à Puerto Natales par exemple.

Bien évidemment, j'aurais pu mettre ce blog à jour depuis .... 2 mois (!!?!). Désolé. Je n'oserai pas dire que c'est un choix. Je n'ai pas l'envie, ni le courage, ou l'habitude (rayer les mentions inutiles) de prendre des notes au jour le jour ; certes ça me permettrait de vous en faire des tartines, avec le détail des vents, des pépins, péripéties et pannes diverses ... je préfère digérer tout ça tout bien, puis me presser le citron, bien embarrassé devant ce bête clavier d'ordi,  dans l'espoir de faire quelque chose ... d'original ? ... réfléchi ? Légèrement présomptueux le matelot   ;-)

Tout d'abord vous échapperez à ce qui pourrait être écrit sur le mode "héroïque", qui ressemble à un truc dans ce genre LÀ ! La suite n'est pas mal non plus dans le genre ! certains rebroussent carrément chemin ..... dans l'hypothèse où les auteurs des blogs en question protestent, qu'ils m'écrivent, j'enlèverai les liens, mais qu'on se le dise, les canaux de Patagonie c'est aussi ça ! Ou bien disons que ça peut facilement le devenir. Je considère que pour le MENKAR ce fut un poil plus paisible, moins dramatique et parfois/souvent, disons-le, carrément jouissif ! Et le mérite en revient pour la plus grande part à la matelote, Jacqueline, qui m'a accompagné et supporté (dure tâche) pendant le voyage. C'est elle également qui a pris la majeure partie des photos, rassemblées sur le net dans cet album là.
Voici l'équipage donc :
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt
Une fois que vous vous serez fait peur (si, si, lisez un peu la prose des collègues, je ne suis pas égoïste), vous pouvez aussi lire cette page là, sur le site de Mowgli : nous avons fait le même parcours (à quelques différences près) dans les mêmes époques, une fois même en étant bord à bord ! (deux des trois dernières photos ont été faites à bord de MENKAR). Les commentaires et photos sont pertinents et représentatifs du trajet.
Du mouillage, à Ushuaïa :
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt
Canal de Beagle, un soir de feu :
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt

De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt



Il y avait d'autres bateaux dans la même "promotion" de l'été 2011 : Ocean Respect, Uhambo, Gecko, Badoc, Objectif Lune, Mangaïa, Imaqa, Serenité ... que ceux qui ne sont pas cités me pardonnent (ou m'indiquent leur blogs respectifs, je ferai les liens). Cela vous permet de voir que les bateaux bloguent dur et même tous azymuths de nos jours. Rien d'original ici donc, il faut se faire mal pour éviter les répétitions (c'est dur, c'est beau, il fait - très - mauvais temps ...etc ...). Essayons : "c'est une infinité de paysages tous plus sauvages les uns que les autres, un déluge de flotte froide, des palanquées de cascades, rocs, glaces (au sud), des escadres de phoques, dauphins, parfois baleines" ....voir le diaporama colonne de droite.
Bon, maintenant vous allez penser que ça grouillait dans les canaux. Et bien non ! pas du tout, ce serait une vue de l'esprit : sur les 1.300 nautiques, on a dû en faire 1.100 tout seuls ! Dans la plupart des coins il ne devait y avoir personne d'autre que nous (nous deux du MENKAR) dans un rayon de 200 kms. Et puis quand même, 20 bateaux échelonnés sur 2.400 bornes...... Tiens cela m'y fait penser : l'Armada chilienne ! Ils sont sympas ! un peu sur-protecteurs, légèrement enclins à exiger un rapport quotidien sur nos navigations, polis et bien organisés, mais toutes choses étant égales par ailleurs, on ne peut leur reprocher. Ils nous encadrent au mieux, ils ont peur d'en perdre un, de ces petits voileux présomptueux qui viennent faire les kékés dans leurs eaux territoriales, eux qui ont déjà du mal à faire la liaison avec Puerto Eden.
Puerto Eden, c'est là :


De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt
Maintenant que le bateau est à Puerto Montt, mes regards se tournent - avec quelle émotion - vers le Pacifique. Il faut penser à se préparer pour des milliers de miles, pour des mois ou des années sans escales techniques. Pas de grandes difficultés genre météos démentielles (sauf pendant la saison des cyclones) et leurs cortèges de voiles arrachées, bômes ou mats rompus, casses en tous genres, froids saisissants ..... pourtant, avouons-le, de l'avis des copains qui trainent leurs guêtres (palmes plutôt) sur tous les océans depuis 10, 20, ou 30 ans (oui, oui, il y en a, je suis un rigolo à coté), il semblerait qu'au bout de trois ans dans l'azur des atolls, l'eau et l'air à 28°C .... on se reprend à penser à la Patagonie !! D'aucuns m'ont dit d'aller visiter l'Alaska, remarquez ... ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd !

Ceci pour dire que ce genre de voyage marque la mémoire, le corps et l'âme, il nous tatoue quelque chose de spécial, nous change le regard. Je n'ai jamais éprouvé autant de douleur à revenir dans la civilisation. C'est-y un bien ou un mal ? Pas assez de recul pour le dire, et chacun peut réagir différemment. J'essaierai d'en reparler avec Daniel, par exemple. Daniel, d'Océan Respect, avait hiverné à bord de KIM, en Antarctique, dans les années 70, avec trois copains ...... ce n'est pas donné à tout le monde de réussir ce coup-là !

Pour causer, en passant, on rencontre quand même de sacrés marins dans le sud : les skippers des charters qui pratiquent chaque année l'Antarctique et les glaciers, et les marins "amateurs" bien velus qui se baladent à longueur d'année là-bas. Ce n'est pas le moindre attrait du voyage. Il y a eu des coups durs aussi cette année, et de sacrés coup de vent. Pas d'autres commentaires là-dessus.


En apparté : des paquets de glaciers à admirer tout au long des canaux. Au sud : la Cordillera Darwin, vue du Brazo Noroeste (ouest du canal de Beagle), passage dément de glace et de sauvagerie, assurément .... spécial. Plus au nord, les petites étiquettes en vert :




Ces difficultés soudent les équipages, aguerrissent les marins, débarrassent les bateaux de tout ce qui n'est pas très très très costaud ;-) ... Normal et rassurant : les hommes redéfinissent leurs priorités face aux dangers, les relations humaines se réchauffent. Cela pour les plaisanciers entre eux, et avec les marins chiliens bien sûr.
Petites agapes à Puerto Eden :
Sinon, à l'usage des candidats au passage .... beaucoup de choses ont déjà été écrites. Je vais vous proposer deux ou trois avis, recueillis auprès des habitués, de la part d'un gars qui ne l'a fait qu'une fois, hein, je ne suis pas le mieux placé pour en parler :
- il existe un guide assez volumineux, que j'étais bien content d'avoir à bord, comme les copains. Il indique mouillages, passages. Il ne vous sera d'aucune utilité pour savoir quel courant vous allez vous prendre dans le nez, ça c'est toujours la surprise (de 2 à 10 nœuds de courant généralement contraire) ... mais ... le fin du fin consistera à se trouver soi-même ses propres coins secrets, il y en a des dizaines ! Bon je ne dis pas que ce n'est pas risqué, lorsque la nuit s'avance, d'arriver quelque part sans filet !! Ce genre de coin se garde et se donne entre potes. Si vous m'écrivez je vous dirai où est la Caleta MENKAR ;-)
- au sud pas ou peu de marins pêcheurs pour acheter crabes et poissons : emportez une nasse, un casier, car la pêche à la ligne n'est pas fameuse, les poissons sont généralement à 200 mètres de fond,
- à propos de pêche : explorez lacs ou rivières qui se jettent dans les senos, parfois ça donne bien, parfois rien, c'est incompréhensible .... côté eaux salées (remerciez Pierre, du MANGAÏA, qui a trouvé tous les trucs)
une pêche de Pierre et Laurence :
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt
essayez surtout à la nuit tombante, entre 10 et 50 mètres de fond. Avec un beau vif vous pouvez taper un gros robalo, sinon des petits mérous, des merluzas ou plein d'autres poissons riquiquis. Pendant la journée, vous aurez la surprise .... de ne rien prendre, et vous vous demanderez comment les milliers de cormorans, phoques, dauphins, font pour se nourrir.
- surtout, surtout, je le répète car on a eu la surprise de voir des gens qui ne l'avaient pas appris : ne pas consommer un pouillème de moule, bulot, praire, coquille Saint-Jacques avant qu'un chilien de Puerto Eden ne vous en vende un seau. C'est MOR-TEL : la marée rouge !!! Ne ramassez des moules que pour pêcher ou mettre dans le casier à Centollas.
- Coté toxique toujours (vécu par un bateau ami) fréquent du côté de L'Ile Navarino : ne BUVEZ pas l'eau d'un petit ruisseau si vous ne savez pas à coup sûr s'il y a des castors en amont : la pisse de castor vous rendra TRES malade. J'en connais qui l'ont fait, c'est deux semaines au lit, au mieux : la Leptospirose est mortelle ....
- Côté météo : n'hésitez pas à sortir le matin .... et à revenir dare-dare si vous vous prenez plus de 20 nœuds de vent dans le nez (4 jours sur 5) ... dans deux heures vous vous en prendrez 40 !! et oubliez si vous êtes encore dans le Magellan !! Pensez que le courant sera la plupart du temps contraire. Ce que j'ai décidé de faire une fois ou deux : naviguer de nuit lorsque ça semble calme, à condition : que ça soit large comme le Magellan, que vous soyez sûrs de votre carte, GPS et PC allumés,
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt
et priez le ciel pour que ça ne se gâte pas pendant la nuit !! Mais les bateaux qui ont déjà des traces sûres le font. Autrement dit : toutes les trois ou quatre semaines vous aurez du vent de sud : fon-cez, toutes voiles dessus ... ça va pas durer longtemps.
- à propos des Gribs (les fichiers météos qu'on peut recevoir par satellite ou avec la BLU (radio ondes courtes ou moyennes) et un modem Pactor : ils sont généralement fiables ... à 6 ou 10 heures près. Les grandes dépressions s'annoncent de fort loin. Exemple barométrique :
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt
Quand les vents prévus sont parallèles à la côte, souvent annoncés moins forts qu'à l'extérieur des canaux, dites-vous que ça ne va pas être aussi gentil qu'indiqué dans la prévision. Il faut VRAIMENT que le vent soit perpendiculaire au canal pour espérer quelque chose de maniable. Et si vous voyez ça (ci-dessous), que la mer fume, affalez tout, le bateau va se coucher même à sec de toile - ça s’appelle un williwaw :
De 2011-03-02 au 2011-05-15 - Ushuaïa à Puerto Montt


Bon, je publie cette page, et continue d'y réfléchir pour voir ce qui tombe du tamis lorsqu'on secoue tout ça.

A vous lire et à plus tard


lundi 24 janvier 2011

Arrivée à Ushuaïa

Le 22 janvier on est arrivé, le Pierre et moi, dans le canal de Beagle.

Ce fut beau, lent, venté, froid sur la fin, il a fallut veiller, louvoyer, manœuvrer sans relâche, rester souvent au mouillage par des temps impossibles, dans des endroits déserts, etc .... je ne vous fais pas la réclame. Je ne sais pas en fait ce que me réserve le trajet vers Puerto Montt, mais j'ai l'impression d'avoir fait le plus dur.

Je ne suis pas allé au Cap Horn, parce qu'on avait déjà notre dose : 3 traversées du Lemaire (Détroit de son prénom), une première en tirant des bords pour finir de passer, un retour à l'Île des États dans la foulée parce qu'on n'y arrivait pas (vents et surtout courants contraires violents), et une deuxième tentative de passage vers le sud. Vous devez pouvoir visualiser la chose en cliquant sur ce lien là si avez Google Earth, et sur celui-ci si vous ne disposez que d'un navigateur type Firefox (bien attendre que la mappemonde apparaisse).

Je vous mets tout le trajet en une seule trace de Buenos Aires à Ushuaïa, si vous mettez ça en gros plan, vous verrez qu'on a dû se planquer au Cabo Virgenes - le Cap des Vierges, à l'entrée du canal de Magellan, pour essuyer un premier et violent coup de nord, puis d'ouest, qu'ensuite nous avons filé vers le Lemaire, on voit les zigs-zags : on attaque à 7 heures du mat' et on rebrousse chemin voyant qu'on allait se faire drosser vers la côte à 23 heures.

Après, et du coup, on a visité l'Île des États, et ce fût beau et bien. Je le signale aux navigateurs : tout le monde ou presque va mouiller à Puerto Hoppner, c'est super certes, mais allez aussi à Puerto Parry, vous y trouverez une base militaire toute petite, l'ADIE (poste avancé de la marine argentine - Apostadero del Isla dos Estados), qui constitue la présence permanente de l'Argentine sur l'île. "Ils" sont formidables, 4 personnes ensembles dans la solitude impressionnante et absolue de ce grand fjiord pendant leur 45 jours de garde, prêt à vous accueillir, vous aider, partager ce qu'ils ont (ils ont une douche chaude !!! quel pied après quelques jours de mer à se faire branler sévère).

Quelques photos :

De 2010-12 Descente vers le sud
On a mouillé la nasse, ça grouille de Centollas, celle-là est monstrueuse :
De 2010-12 Descente vers le sud

De 2010-12 Descente vers le sud
Pierre s'en occupe :
De 2010-12 Descente vers le sud

De 2010-12 Descente vers le sud
C'est la lune là derrière : Pierre, Ricardo, Luis, ma pomme :
De 2010-12 Descente vers le sud
Concernant le Horn : j'ai des copains qui sont partis direct vers le Horn après le Lemaire, 90 miles plus bas. Certains ont rebroussé chemin because la météo, d'autres se sont fait arrêter par la marine chilienne parce qu'ils n'étaient pas passé par la case "départ" à savoir l'entrée au Chili via Puerto Williams, d'autres enfin se sont fait toper au retour en passant par le Beagle : vedette de l'armada en travers de la route, déhoussage des canons et des mitrailleuses .... STOP !!

On passe devant Puerto Williams, base très avancé de la marine chilienne :
De 2010-12 Descente vers le sud
Arrivée devant Ushuaïa :
De 2010-12 Descente vers le sud
L'équipage (fourbus, barbus) :
De 2010-12 Descente vers le sud
Pas de photo avec le Cap Horn en arrière plan donc, peut-être le ferai-je quand Pierre sera parti, il doit être fin janvier à Buenos Aires, aïïïï !! c'est court vu qu'on voudrait voir quelques glaciers.

Juste un p'tit coup de montagnes :
De 2010-12 Descente vers le sud
On fera mieux plus tard, je ne vous parle ni des formalités administratives (pas passionnantes), ni des machins à réparer sur le bateau, seulement qu'ici les équipages de voiliers ne sont pas légions, mais qu'ils assurent.

Hasta luego !!

vendredi 7 janvier 2011

Voyage vers le sud : Puerto Madryn - Puerto Deseado

Plus on va au sud, plus la température fraîchit, plus les contacts humains se réchauffent; ça vaut pour les voileux entre nous, et aussi avec les argentins, même avec la Prefectura, c'est te dire !!

Bon, on s'en prend des bonnes, faut le dire : là, par exemple, au moment où j'écris, on est six bateaux au mouillage à Puerto Deseado (3 français, 1 turc, un franco-américain, 1 hollandais) .... 45 - 50 nœuds de vent de sud, mini, tranquille ! je peux te dire qu'on tire des bords d'enfer. Sitôt la tempête finie on repart vers le sud, normalement c'est la dernière étape.

Entre temps, on est passé à la Caleta Horno. Moi j'aime :

De 2010-12 Descente vers le sud

De 2010-12 Descente vers le sud

De 2010-12 Descente vers le sud
(Plus de photos dans l'album "2010-12 Descente vers le sud", avec des Guanacos, des lions de mer et tout le tralala, copyright Magalyanne pour une bonne partie - on dit crédit ? copyright ? bon, brèfle, j'essaie de dire que je suis pas assez bon pour en prendre des belles comme ça)

C'est beau, un coin sauvage, tout bien, comme je les cherche. En plus on y était avec des voileux qui sont devenus des copains, Jean-Luc, Marie-Christine, du bateau MAGALYANNE, et puis aussi Claire, qui les accompagne vers Ushuaïa :

De 2010-12 Descente vers le sud

Ensemble on est allé ensuite vers l'Isla Tova : quasiment les Galapagos, parole !
Là-haut sur le rocher ce sont des manchots :

De 2010-12 Descente vers le sud

.... et puis on est parti vers Puerto Deseado. Je vous poste mon plus beau film de bébètes, avec des dauphins de Commerson, une merveille de modèle réduit, un mètre vingt de pure beauté, qu'on ne rencontre que dans ces parages :



Pour voir les trajets :
Puerto Madryn - Caleta Horno :
avec Google Earth, avec Google Maps
(attendez un peu pour visualiser la chose une fois la première image apparue)

Caleta Horno - Isla Tova :
avec Google Earth, avec Google Maps

Isla Tova - Puerto Deseado :
avec Google Earth, avec Google Maps

A suivre .......